JOURS PAISIBLES
Début d’hiver sur quelques sommets enneigés, mélèzes flamboyants d’automne, soleil et chaleur quasi estivale. Mélange curieux de saisons en cette fin d’octobre à la Chalp Ronde.
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Début d’hiver sur quelques sommets enneigés, mélèzes flamboyants d’automne, soleil et chaleur quasi estivale. Mélange curieux de saisons en cette fin d’octobre à la Chalp Ronde.
Tard le soir, en retournant à la maison, sur la route, nous stoppons la voiture vers l’embranchement en direction de Montbardon . Guidé par deux véhicules ouvrant et fermant la marche, un grand troupeau et une dizaine de femmes et d’hommes : groupe fragile au milieu de la montagne. Ils descendent vers Guillestre, se protégeant du noir de la nuit avec les lumières des torches et des phares. Avec ceux de notre voiture, les yeux des bêtes s’éclairent en passant, la troupe est étrangement silencieuse. Et nous sommes très émus.
Les couleurs de la montagne changent presque à vue d’oeil. L’automne gagne un peu plus chaque jour. Une sorte de « chant du cygne ».
Le visiteur humain donne à l’animal de la nourriture, quelques tapes amicales et murmure des mots gentils. En échange, l’âne offre à l’homme sa présence douce, son pelage à caresser et l’occasion de se penser bien, en harmonie et bon avec la nature et les bêtes. Chacun s’y retrouve.
Autrefois, ces grands troncs de mélèze bien droits , charriés depuis les bois en haut de la Chalp Ronde, seraient devenus des mâts de bateaux à voile et « ils auraient vu du pays » comme on dit. Ils auraient été détrempés par les embruns, ils auraient ployé sous les vents déchaînés des tempêtes, ils auraient cuit sous un soleil de plomb... A présent, ils seront débités en planches pour servir de planchers, de bardeaux ou autres lambris, cloués à vie au même endroit. Évidement, c’est beaucoup moins poétique...
Les petits agneaux du troupeau de Molines se déchaînent en bande autour des mères placides. La grande occupation du moment : grimper sur le rocher, sauter puis partir en courant à toute vitesse, revenir et recommencer. Ils ont les mêmes jeux que les petits humains dans une cour d’école maternelle. Agneaux et enfants pourraient jouer ensemble...insouciance et joies des premières années de la vie. Seulement voilà, bientôt, les uns serviront de nourriture aux autres...La chair d’êtres vivants est elle vraiment nécessaire au petit d’homme pour grandir et s’épanouir dans le respect des autres, de la nature et de la vie ? Je ne le pense pas.