BIENTOT LA FAIM DE L'OGRE
Je relaie ici la note que Patrice Favaro a mis sur son blog. C'est le premier épisode du "making off" de notre livre "la faim de l'ogre" qui va paraitre très prochainement.
Hier, Françoise Malaval et moi avons eu enfin le bonheur de recevoir les épreuves de notre prochain album-livre d’art qui sera bientôt publié aux éditions Vents d’Ailleurs: La faim de l'ogre. Un très long parcours, une réelle aventure pour arriver à concrétiser ce projet, dont je me propose ces prochains jours de vous faire ici la relation (de voyage !)
C’est en effet par un voyage, comme toujours pour Françoise et moi, que tout a commencé. En 2010 précisément et en Thaïlande où nous nous rendions pour la troisième fois (après y avoir séjourné lors de périples vers la Birmanie et le Laos).
Je laisse la parole à Françoise sur ses intentions quant à ce voyage :
Je me suis intéressée aux Jatakas pratiquement dès mes premiers voyages en Asie du Sud.
Je connaissais déjà avant l’existence de ce corpus de contes : je savais qu’Ésope, puis Jean de La Fontaine, avaient largement puisé dans ces histoires, de même que dans le Panchatantra « les cinq livres », un autre des plus anciens recueils de contes et de fables venus de l’Inde.
J’ai ainsi découvert lors de mon premier voyage au Sri Lanka puis en Birmanie, au Laos et enfin en Thaïlande les différentes représentations, peintes ou sculptées des Jatakas dans les temples et les monuments. J’ai été frappée par leurs particularités qui les rendent très proches de ce qu’est l’illustration dans un livre pour enfants. Les images des Jatakas se donnent partout « à lire ».Cela faisait plusieurs années que j’envisageais une création d’album sur ces Jatakas. C’est en 2010, lors d’un voyage en Thaïlande, qu’un projet se précise. Je prends contact avec François Lagirarde, responsable de l’École d’Extrême Orient à Bangkok. Grâce à sa recommandation, je rencontre des spécialistes en histoire de l’art : les chercheurs Nicolas Revire, Sébastien Tayac et Vittorio Roveda de même que Robert Bougrain-Dubourg (responsable des restaurations des peintures murales auprès de la famille royale de Thaïlande). Ils m’aident à la découverte et au décryptage des représentations des Jatakas surtout en ce qui concerne les peintures murales.
C’est en effet sur ces peintures murales thaïlandaises que j’ai décidé de me pencher plus particulièrement. L’étude de leurs spécificités m’a confortée dans ce choix. L’une d’elles en particulier a suscité un très vif intérêt chez l’illustratrice que je suis. Dans une majorité de cas, en effet, on se trouve face à une seule et unique image qui constitue le support narratif global de l’intégralité d’un Jataka. Toute l’histoire tient en une image ! Les épisodes principaux y sont figurés, mais pas forcément dans une suite logique, et les divers moments du récit s’articulent selon une logique essentiellement esthétique, ce qui est très étonnant pour un esprit occidental.De plus, la richesse et l’importance que revêtent les détails autorisent une multiplicité d’histoires secondaires, de scènes très vivantes de la vie quotidienne contemporaine souvent non dénuées d’humour et de clins d’œil.
Dans ce projet d’album, j’ai donc souhaité intégrer à mon travail habituel une certaine manière de faire, des techniques mais aussi et surtout un point de vue propre à l’Asie. J’ai essayé de transposer l’esprit de ces grandes peintures murales thaïlandaises contant les Jatakas pour les adapter au format du livre d’images.
crayonnés et premières mise en place des images
du gris crayon... à la palette de couleurs
premières esquisses à l’aquarelle
Françoise au travail
travail de mise en couleurs des personnages
à suivre...